La Citadelle des Ames - Combats à Highwood

Highwood!

A l'ouest de Valone commencent les sombres forêts de Highwood. Bordées à l'ouest par les banquises de Kimora, au sud par les montagnes de Nihlun, et au nord par les montagnes de Lumen, elles étendent leur manteau quasi-impénétrable sur un territoire gigantesque.

C'est un territoire hostile, les taillis et les ronces y semblent plus vivaces que dans n'importe quelle autre forêt. On pourrait croire que la forêt manifeste une sourde hostilité envers quiconque tente de la pénétrer. Les troncs des arbres, gigantesques, barrent souvent le passage aux êtres qui se risquent dans les bois, et les obligent à maints détours.

La luminosité est souvent réduite, et c'est dans une semi-obscurité qu'il faut chercher les sentiers qui permettent un passage plus aisé au milieu des ronciers omniprésents. Après des semaines de marche pénible dans cet environnement oppressant, le voyageur qui se sera imprudemment engagé jusqu'au coeur de la forêt voit les taillis s'éclaircir progressivement, et lorsqu'il sort enfin de la forêt, c'est pour se trouver face à une gigantesque muraille de basalte noir.

Levant les yeux, et lorsque les écharpes de brume se dissipent, il peut alors contempler que cette muraille colossale ceinture une tour qui se dresse vers le ciel, menaçante. Le lieu est lugubre, menaçant. Mais ce qui frappe le plus le voyageur, c'est l'impression tenace que cette Citadelle semble témoigner davantage d'une antique puissance que du pouvoir séculaire d'un Seigneur qui serait installé en ces lieux.

Et effectivement, au fur et à mesure que l'on s'approche de la Citadelle des Ames, on peut discerner ça et là les traces des outrages du temps sur les moellons, qui sont pourtant d'une taille formidable, et semblent pouvoir traverser les siècles sans dommages. Les runes protectrices semblent avoir perdu leurs pouvoirs. Enfin, les portes d'airain à doubles battants de cent pieds de haut sont ouvertes en grand, et permettent de pénétrer dans les lieux sans opposition. A l'opposé de la muraille, d'ailleurs, les autres portes sont elles aussi ouvertes, et laissent le voyageur libre de reprendre sa route.

... Pourtant, l'air palpite néanmoins d'une sourde énergie. Les lieux ne seraient donc pas complètement abandonnés?

Une rumeur emplit l'atmosphère. Des rugissements féroces, plutôt. Accompagnés par une troupe d'humains damnés, les démons se sont mis en marche pour investir de nouveau les lieux, et préparer le retour du Maître des Ames, Adramelech.

Toute cette agitation n'a pas échappé aux guerriers du Paradis qui ont amassé eux aussi leurs forces, et bientôt, alors que les hurlements de douleur des blessés remplissent l'espace auparavant silencieux, les runes palpitent de nouveau. Il semblerait qu'elles boivent la souffrance qui s'épand au pied des murailles. Enfin! Semblent-elles murmurer, si on pouvait entendre leurs chuchotements.

Alors que la lutte se fait âpre et indécise, un regain d''espoir agite les forces du Paradis.

Il est là! Nous avons un Gardien des Glaces avec nous! La victoire, enfin!

Les premiers coups du Gardien, Laudamus, s'abattent sur un démon qui s'était rué sur lui. Le démon hurle de rage et de douleur. Ses cris s'éteignent bien vite sous les coups que lui portent les anges proches du Gardien.

Mais l'espoir d'emporter rapidement la victoire et de pouvoir tenir - enfin! - la Citadelle des Ames s'amenuise alors que des acclamations retentissent parmi les démons, qui ont installé leurs quartiers à l'intérieur de la forteresse.

Le Maître des Ames!

Oui, le Maître des Ames Adramelech était de retour en sa Citadelle. Il était dit qu'il devrait commençait par se battre pour repousser les assaillants dans la forêt, et assurer fermement le contrôle des bois autour de sa forteresse.

Après avoir pris connaissance de la situation auprès du lieutenant Hétérodonte, qui emmenait la troupe de démons, le Maître des Ames s'avança au devant de ses soldats, et attendit que le Gardien des Glaces Laudamus fasse de même.

Quelques anges se ruèrent à l'assaut du Maître des Ames, qui s'attirèrent l'ire du Gardien des Glaces, sous le regard impavide du Maître des Ames, qui s'adressa ensuite à Laudamus d'un ton narquois.

Oserais-je dire que vous arrivez un peu tôt?

Sont-ce des manières courtoises de s'inviter en ma demeure alors que mes serviteurs n'ont pas seulement eu le temps de préparer les lieux pour ma venue? En voilà des manières!

Eh bien, s'il faut se battre, allons-y!

Son fléau d'armes tournoyant lentement, le Maître des Ames s'avança alors au devant de son adversaire.


La Citadelle des Ames
Auteur : Laudamus
le 26-05 à 14:12:30

Voltigeant au travers des troncs et des coups, faisant trembler les arbres d'une bourrasque de ses ailes, le Gardien encaissait sans perdre une occasion de contre-attaquer. Il savait pertinnement que le combat durerait longtemps mais il avait confiance.

Du sang rougeoyant coulait sur son visage fin, mais cela ne l'empêchait pas de remarquer que le Seigneur des Ames faiblissait davantage que lui ; le fléau d'armes semblait ralentir mais sa longue lame perdait aussi de l'intensité au fur et a mesure.

Au milieu des éclats de sang, de terre et d'écorce, Laudamus sentait que les anges autour de lui s'amenuisait sous le rythme effréné des ennemis. La Citadelle menacante semblait leur donner force et hargne.

Evitant de justesse un nouveau tronc d'arbre projeté par un coup violent du fléau, Laudamus referma sèchement ses ailes, le projetant ainsi vers Adramelech avec une vitesse inouie ; puis, d'un mouvement ample et précis, il abattit sa lame acuminée sur l'épaule déjà ensanglantée de l'adversaire. N'arrachant même pas un cri de douleur au Seigneur, il prit appuie et s'envola pour retourner à sa position initiale. Mais il vit avec une certaine amertume son sang bleuté tacher le sol rasé, et comprit que dans sa manoeuvre, il venait d'essuyer une autre offensive.


S'arretant sur sa faute, il stagna pendant quelques secondes, fixant Adramelech de ses yeux azur, se préparant au moindre mouvement ennemi. Les deux combattants se rouaient de coups depuis longtemps déjà, mais aucun ne semblait essouflé. Leur deux auras ne faisaient que de s'intensifier au fil du combat. Enfin, après avoir effacé d'un revers de bras les quelques gouttes de sang qui perlaient sur son front, le Gardien des Glaces s'adressa au Maitre des Âmes, de sa voix toujours suave et paisible, bien que quelque peu irritée et avec une certaine ironie :

- Daignez excuser mon avance ; mais je ne puis résister à un assaut aussi présomptueux qu'est celui de votre Citadelle. Surtout que les chefs de HighWood ne se montrent plus souvent.

J'ai bien l'impression que vos serviteurs pourront bientôt décorer les ruines de ce lieu. Les puissances Céleste sauront vous anihiler.

Pendant un bref instant, Laudamus se demanda si ses paroles pouvaient être entendues au travers des nombreux affrontements qui emplissaient l'air d'une odeur macabre tout en faisant résonner cris et coups. Au milieu des feuilles qui parsemaient les cieux, Laudamus vit un démon porter un coup fatal sur le vertex d'un ange, qui éclata dans une marre de sang ; puis un autre et encore un autre.

Apercevant le sourire sadique qui s'affichait sur le visage hideux des ennemis ; Laudamus n'eut que le temps de faire un bref moulinet du bras avant que ses deux paires d'ailes blanches ne fendirent l'air, pour le faire filer droit sur l'ennemi. Il était excédé de voir les rangs angéliques, autrefois si parfaits et impeccables, se faire décimer a chaque coup. Il n'avait plus d'autre choix que le combat...


La Citadelle des Ames
Auteur : Adramelech - Archidiable des Ames
le 19-06 à 17:49:18

L'Archidiable des Ames avait mal assuré sa garde sur son fléau d'armes, et Laudamus esquiva sans grande peine quelques frappes aml assurées.

Pendant ce temps, quelques anges téméraires se ruèrent à l'assaut du Maître des Ames, tandis que les démons, disciplinés, conservaient leurs rangs, à quelque distance des deux adversaires. Leur attention était toute entière dardée vers les rangs des troupes angéliques qui leur faisaient face.

Quelque peu agacé par ces frappes trahissant un manque de discipline dans ses rangs, le Gardien des Glaces signifia alors à ses troupes que ce serait un combat entre Lui et le Maître des Ames.

Après un léger flottement, les combats reprirent de plus belle.

Les coups étaient portés avec toute la hargne dont les deux titans étaient capables. Chaque frappe portait. Le fléau d'armes du Maître des Ames meurtrissait les chairs du Gardien des Glaces autant qu'ils l'ébranlaient tandis que ses puissants coups d'épée entaillaient profondément les chairs du Serviteur d'Apocalypse.

Un instant, le combat des deux puissantes créatures fut interrompu par un jeune démon qui avait choisi de s'en prendre au Serviteur d'Apocalypse Adramelech. Deux coups portés par Adramelech étourdirent le jeune démon, avant que Laudamus, irrité par cette intrusion dans sa lutte avec l'Archidiable des Ames, ne mette fin aux jours du démon.

Ensanglanté, Adramelch rompit alors le combat et partit reprendre son souffle derrière les rangs de ses troupes soudées.

Présumant de ses propres forces, le Gardien des Glaces s'engagea alors dans un bref duel avec le sanguinaire Hétérodonte, qui lui porta coup après coup, dans une série d'attaques presque suicidaires. A la fin de ce nouveau duel, Hétérodonte se replia, ses blessures étaient terribles, effrayantes.

Le fantôme bienveillant de la générale Gladys eut même peur durant quelques jours que l'âme de Hétérodonte vint la rejoindre pour hanter à son tour les sombres forêts de Highwood.

Le combat inégal mené contre Hétérodonte avait empêché le Gardien des Glaces de panser ses blessures. Oh, certes, le Serviteur d'Apocalypse Adramelech était lui aussi dans un bien triste état, mais au moins celui-ci avait pu recouvrer une partie de ses forces.

S'emparant d'une lourde hâche de bataille, le Maître des ames s'avança de nouveau au devant de son adversaire, auquel il asséna deux puissants coups qui l'étourdirent un instant. Toujours capable de manier son épée, Laudamus répondit de deux coups assénés promptement, qui laissèrent pantelant l'Archidiable des Ames.

Alors que Adramelech accusait visiblement le coup, son adversaire avait feint de ne pas être aussi éprouvé, mais il s'était tout de même éloigné dans la forêt pour essayer de grapiller un léger sursis.

Pansant encore ses propres blessures, Adramelech tenta mollement de s'attaquer à un jeune ange, qui esquiva facilement les frappes portées avec si peu d'entrain. Toutefois, contrarié par cet échec, Adramelech porta deux nouvelles attaques de toute sa puissance, qui laissèrent le jeune ange plus mort que vif.

Reprenant encore son soufle, alors qu'il se demandait encore s'il serait préférable de continuer à reprendre ses forces, ou de se lancer dans une dernière série d'assauts contre Laudamus, quitte à devoir affronter les Limbes, Adramelech s'enquit auprès d'Othon Von Salza du dernier endroit où Laudamus avait été surpris par les éléments avancés des forces infernales.

Le Gardien des Glaces, blessé, se tenait non loin de la route, en lisière de forêt.

Adramelech s'avança vers lui, prêt à affronter sa propre mort, et asséna deux puinssants coups à Laudamus, de toute la force dont il était encore capable, et c'est avec stupéfaction qu'il vit le Gardien des Glaces s'effondrer devant lui, mortellement blessé.

Le combat venait de prendre fin!

Adramelech resta quelques instants hébété, son fléau d'armes pendant mollement à ses pieds. Le Gardien des Glaces Laudamus venait de succomber à ses blessures, plus graves et plus profondes qu'il n'y paraissait à première vue.

Impressionné par la vaillance et la loyauté d'un tel adversaire, Adramelech se saisit alors de la dépouille de son adversaire, qu'il emporta sur ses épaules, franchissant l'espace entre les forces démoniaques et les troupes angéliques survivantes, puis, le déposa aux pieds des anges les plus proches.

Votre Chef m'a combattu vaillamment et honorablement.

Rendez-lui les honneurs qui lui sont dus, et puisse son esprit quitter promptement les Limbes et se réincarner de nouveau dans le corps du Gardien des Glaces Laudamus.

L'Archidiable des Ames se retira alors. Les combats avaient été rudes, et il lui faudrait une lune pour achever de cicatriser.